UN FROID SIBERIEN SUR LE PLATEAU d’AVRON
Les troupes s’organisent mais les conditions de vie sur le Plateau
d’Avron sont très pénibles à cause de la pluie
et du brouillard puis début décembre 1870 avec un froid intense
ou le thermomètre oscille entre -10° et –15° en permanence.
Pour confirmer cette description des conditions climatiques nous
reprendrons ci-après quelques extraits d’écrits d’époque
. Autre témoignage …celui ci d’un simple garde mobile qui écrivait dans ses mémoires publiées en 1887 sous le titre: « Souvenirs d’un Mobile – Occupation et Bombardement du Plateau d’Avron » : « …..1er Décembre 1870 : le froid augmente ;notre nuit a été dure. 2 Décembre 1870 : on se réveille de très bonne heure ; il fait très froid encore » puis quelques jours plus tard le froid ayant eu quelques répits il écrivait : « ..Depuis plusieurs jours il pleut constamment et notre campement est un véritable marécage ou l’on patauge jusqu’aux genoux. Chacun raconte son infortune : les uns ont perdu un de leurs godillots ; d’autres plus malheureux ont perdu la paire . Bientôt le froid revient . On est tenté de s’en réjouir : on le préfère à l’humidité. Je suis parmi les infortunés abandonnés par leurs chaussures, mais j’ai une excellente paire de bottes qui fait envie à mes camarades : dans ma méfiance je ne la quitte rarement. Ces bottes sont grandes au point que j’y peux mettre de la paille. En cas de froid je saupoudre mes chaussettes de farine de moutarde , ce qui me tiens les pieds au chaud : la guerre m’a mis à même d’éprouver une sensation désagréable , douloureuse même , qui consiste à avoir le talon gelé , mais gelé à ne plus le sentir » Enfin pour en terminer avec le froid il faut aussi noter des conséquences annexes dans les bombardements du Plateau d’Avron par les prussiens , conséquences que relate « notre » garde mobile dans les termes suivants : « …Les obus arrivent drus : impossible des les compter. Ceux qui nous sont destinés viennent avec une telle rapidité que nous les surnommons – Grande Vitesse - , tandis que ceux qui vont à Rosny sont appelés –Omnibus- . Tous heureusement n’éclatent pas : mais ils projettent des mottes de terre durcie qui peuvent blesser »
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