LES COMBATS DE
1870
A PARTIR DU PLATEAU D’AVRON
Dans son livre paru en 1872 sous le titre « Siège de Paris
, Opérations du 13ème corps et de la 3ème Armée » ,
le Général VINOY relate dans le détail les mouvements
de troupes et leurs actions à partir du Plateau d’Avron pour
défendre Paris assiégé.
Il ne sera pas ici question d’ entrer dans le détail
des combats et des mouvements de nos troupes à partir des rapports
militaires , ce qui serait fastidieux . Il sera évoqué plus
simplement la situation afin de pouvoir apprécier le rôle d’Avron
durant cette période sans pour autant rien enlever à sa gravité.
DELOGER LES FRANÇAIS du PLATEAU d’AVRON
Les Prussiens chercheront courant décembre à occuper le Plateau
d’Avron lequel ,avec son artillerie, les gêne considérablement
dans leur progression pour la conquête de la capitale . Cette tentative
eut lieu dans la nuit du 12 au 13 Décembre 1870 , vers une heure du
matin . L’attaque arriva par l’arrière dans un mouvement
tournant en provenance de Bondy qu’ils occupent comme un certain nombre
d’autres villes . Ils furent stoppés dans leur tentative par
une résistance acharnée de nos troupes qui occupaient le Plateau
d’Avron et ils furent contraints de se replier sur Villemomble qu’ils
occupaient depuis le mois de Septembre .
Si
du Plateau d’Avron dès fin Novembre 1870 les troupes en
place participèrent ,tant par des actions physiques que par l’intervention
de l’artillerie , à contenir les prussiens , les choses sérieuses
( ou plutôt fatales …pour nous !!) commencèrent à partir
du 20 décembre 1870. Les Prussiens avaient eu le temps eux aussi d’organiser
leur artillerie depuis Noisy le Grand et Bry sur Marne d’ou ils finirent
par faire battre ebn retraite nos troupes fin décembre comme nous
allons le voir plus loin.
Avant de voir le déroulement de ces derniers jours terribles de
Décembre 1870 , voyons quelques détails sur le quotidien vécu
par nos soldats. Par ailleurs il y eut aussi des combats au pied du Plateau
d’Avron pour repousser les prussiens
PENDANT CE TEMPS PARIS FERME SES PORTES ….
Depuis
Septembre 1870 les habitants des villages qui entouraient Paris fuyaient
devant l’envahisseur prussien avec ses terribles uhlans de la garde
et se réfugiaient dans la capitale sous la protection des forts militaires
. Il fallait nourrir et loger tous ces arrivants et on a vu qu’on mangeait
les chats , les chiens mais aussi les rats ….sans oublier les animaux
du Jardin d’Acclimatation comme les éléphants Castor
et Pollux ( voir ce chapitre dans la page sur le Siège de Paris).
Le 18 Décembre au soir le Général Trochu qui sentait
la pression prussienne se faire de plus en plus forte donna l’ordre
de fermer les portes de la capitale . Paris devenait une place forte assiégée …..
et plus personne ne pouvait entrer ou sortir. Les communications avec l’extérieur
s’effectuaient par pigeons voyageurs ou ballon dirigeable.
Des affiches comme celle qui est reproduite ici furent apposées dans
tout Paris et à l’extérieur de chacune des portes de
Paris .
LES SOLDATS SE TIRENT DESSUS ENTRE EUX
Le 21 Décembre 18780 nos troupes qui avaient repris Ville Evrard
avec l’appui de l’artillerie du Plateau d’Avron , campent
sur place .
Les prisonniers prussiens que nos troupes ont fait lors de l’attaque
de Ville Evrard ont raconté lors de leurs interrogatoires que : ..
. « leurs premières troupes engagées avaient du se replier
, parce que les subdivisions de la queue , trompées par l’obscurité ,
avaient tiré sur celles de la tête . Cela n’avait rien
d’extraordinaire, tout est possible dans une attaque nocturne…. »
De notre côté la situation n’était pas plus glorieuse
comme le rapportent les rapports et les récits d’époque
:
«
…la nature du combat , l’heure ou il se livrait , l’obscurité profonde
au milieu de laquelle il fallait se battre et sans pouvoir distinguer ni compter
ses adversaires … » -- « …. Envoyer des renforts serait
un moyen sûr d’accroître la confusion déjà trop
grande sur le point attaqué. On risquait d’exposer d’ailleurs
les nouveaux arrivants à se tirailler dans l’obscurité avec
leurs propres camarades … »
Dans ses souvenirs édités dès la fin de la guerre un
soldat relatait la situation d’une mission de reconnaissance à Villemomble
:
«
…Encore une reconnaissance ce matin , cette fois sous les ordres du Commandant
Léger. La colonne, après un court temps d’arrêt à la
grand’garde, débouche par la Grande Rue . A ce moment une grêle
de balles s’abat sur nous . C’est un bombardement assourdissant …Les
balles continuent à nous siffler aux oreilles et l’ordre de nous
effacer le plus possible devient superflu. Peu après heureusement ,
plus rien ; on s’explique , il y a eu méprise… ces balles
viennent de chez nous : c’est sans doute des bleus du 7ème bataillon
ou des chasseurs à pieds sur notre gauche . »
D’autres récits de soldats qui occupaient le Plateau d’Avron
confirment ces nomnbreuses opérations de nuit ou il y avait autant à craindre
les balles de l’ennemi en mission que celles de nos troupes qui patrouillaient
.
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