CURIOSITES du PLATEAU D’AVRON LE S F E R M E S D U PLATEAU d’ AVRON Dans divers documents relatifs à l’histoire de Rosny sous Bois , de Villemomble ou encore de la partie de Neuilly sur Marne devenue Neuilly Plaisance , ou il est évoqué le Plateau d’Avron, ce quartier commun aux 3 communes , on trouve trace depuis les temps les plus anciens , de serfs , de métayers , de paysans , de cultures , de vignobles …. Il est évident que les Seigneurs qui ont été « propriétaires » des différents châteaux avronnais avaient besoin autour de leurs demeures de personnels asservis , ou non, en fermage pour faire vivre la seigneurie. L’Abbaye de Saint Maur qui avait reçu de la part des seigneurs des droits sur Avron percevait également des dîmes sur les récoltes et autres produits fermiers. Nous nous limiterons à évoquer, afin qu’on n’oublie pas ce passé , les seules fermes avronnaises qui existaient encore au 20ème siècle et que beaucoup d’avronnais de souche ont connu. LA FERME « CARRARA » La vente du château du Ragois de Bretonvilliers ( voir cette page dans le site ) , entraîna la dislocation du domaine et sa parcellisation . Un acte de vente de ce dernier château , acte établi en 1794 , décrit de façon détaillée non pas le château …mais sa partie « agricole » de la cession , ainsi qu’en témoigne cet extrait de l’acte : « la vente consistant en un cy devant château , deux cours , dans l’une desquelles sont les granges et autres bâtiments propres à l’exploitation avec logement du jardinier et l’autre entouré de fossés pleins d’eau et empoissonnés , revêtus de maçonnerie , contenant le colombier , la laiterie , remise et autres bâtiments , en un jardin potager , un parc avec trois pièces d’eau empoissonnées, un enclos dans lequel est un pavillon appelé Beauregard , le tout contenant environ 30 à 32 arpents de terre , partie en prés et partie en labours. » Ces locaux « agricoles » connurent de nombreux exploitants successifs . Le dernier qui nous est connu aura été Antoine CARRARA , un émigré Italien qui exploita dans les lieux une ferme, du début des années 1930 jusqu'à son décès en 1947 . Sa veuve , Léa , une émigrée belge qu’il avait connue lors de la guerre 14/18 , resta seule à l’exploiter avec une employée ,Geneviève, très connue des anciens ,sur Avron . Comme toutes les autres fermes dont il va être question , celle-ci fournissait , lait , œufs et volailles aux avronnais . Sans descendance, Mme Léa Carrara , que l’on voit sur la photo avec dans les bras le bébé de son employée , cessa d’exploiter en 1967 et décéda au Plateau d’Avron peu de temps après. Un reste des murs des bâtiments de cette ferme ( les étables) auxquels on accédait par la Rue Danton , est aujourd’hui occupé par le Centre Equestre du Plateau d’Avron . La FERME DE L’ABÎME / La FERME DU BOIS CHATEL Cette petite « ferme de l’Abîme » a été construite dans les années 1850 par la famille Logerot au lieu dit « Le trou de l’Abîme », d’où son nom. Les terrains de plusieurs hectares de cette partie du flanc nord du Plateau d’Avron sont partagés entre Villemomble le Neuilly Plaisance d’aujourd’hui. ( rappelons que Neuilly Plaisance a été créé en 1892 par extraction d’un quartier de Neuilly Sur Marne).Cette appellation de « l’Abîme » provient de la situation des lieux : sis à la limite des terrasses du château du Ragois de Bretonvilliers la déclivité du Plateau d’Avron en dessous de la rue du Bois Châtel y est très forte . Par ailleurs une faille dans le sol , dans ce qui avait dû être les restes d’une ancienne carrière d’où ont été extraits les matériaux pour construire les château avronnais, faille dans laquelle l’eau qui ruisselait s’engouffrait sans jamais la remplir . L’eau devait rejoindre la nappe phréatique qui alimentait les sources en contrebas sur Villemomble Sise au fond de l’impasse dénommée « Rue Gourichon » (*) partagée entre Villemomble et Neuilly Plaisance , cette « fermette » fut acquise en 1909 par Christian Rufener , un « émigré » suisse .Très entreprenant , il développa rapidement l’exploitation qui se révéla trop exiguë pour ses ambitions d’éleveur . (*) Gourichon était un habitant de cette rue, excellent jardinier , arboriculteur et paysagiste .La rue est par moitié sur la ville de Villemomble et sur la ville de Neuilly Plaisance, flanc Nord d’Avron Il entreprit sur les terrains qui composaient les pâtures de construire une ferme beaucoup plus importante dont l’entrée se situait Rue du Bois Châtel , mais qui porta également le nom de ferme de l’Abîme puisqu’elle faisait partie du domaine de l’ancienne ferme . Sur la carte postale ancienne ci contre on voit dans la cour de cette nouvelle ferme Christian Rufener ( l’ancêtre) , son épouse et 2 de leurs cinq enfants . Un troupeau d’une quarantaine de vaches y était exploité et comme dans toutes les fermes avronnaise ou d’ailleurs … il y avait des volailles , des lapins , des chèvres ….
Malheureusement une épidémie frappa le troupeau et le fermier fut ruiné….Endetté il fut contraint , pour faire face à ses dettes , de vendre cette ferme moderne qu’il avait fait construire . Une division du domaine de la ferme de l’Abîme eut alors lieu Située à mi pente de la côte du Bois Châtel au numéro 81/83 de cette rue , à l’angle de la Rue Jean Jaurès ( Avron/Villemomble) cette ferme cédée prit alors le nom de « Ferme du Bois Châtel » , nom qui fût repris sur les cartes postales de l’époque. Christian Rufener , se replia dans une exploitation plus réduite dans la première fermette qu’il avait acquise en 1909 et qui lui restait le seul bien avec une partie des pâtures . Né en 1860 à Blumestein près de Berne il arrivé dans la région au tout début du 19ème siècle ou il fonda un foyer avec une « émigrée auvergnate » par mariage à la Mairie de Rosny en 1902 . De cette union naquirent 5 enfants ( 4 garçons et 1 Fille) ……dont l’un d’eux fut aussi prénommé « Christian » , comme plus tard l’un de ses petit fils duquel nous tenons toutes ces précisions . Aucun de ses enfants ne poursuivit l’exploitation qui cessa en 1931 au décès du fondateur de la « dynastie » Rufener . Les locaux de cette fermette furent transformés en habitation . Son arrière petit fils Jean Marc occupe cette habitation , propriété de son père dénommé Christian (comme son grand père et son oncle) lequel poursuit un projet de lotissement sur les terres environnantes . LES AUTRES FERMES AVRONNAISES Nous venons d’évoquer ci-dessus 3 fermes , mais le Plateau d’Avron en a compté beaucoup d’autres , de tailles diverses , qui ont existé en même temps . Nous nous limiterons à ne citer que de sept de ces fermes . Signalons également qu’un certain nombre de familles avronnaises et notamment « italiennes bergamasques » peu aisées, élevaient des cochons , des poules , des canards, des oies , des lapins et parfois même ….une vache , comme la famille Vavassori , Rue Clément Ader (Plateaud’Avron/Rosny) La ferme Vogel : originaire des montagnes suisses, Mr Vogel qui avait épousé la fille d’un important négociant en vin de Villemomble , a crée cette ferme au début des années 30 . Cette ferme qui comptait entre trente et quarante vaches , était située Rue d’ Avron sur une partie de la zone industrielle de la Garenne (Avron-Villemomble) . On y accédait par la Rue d’Avron en face de la Rue des Murs d’Avron . A cet emplacement , sous le vent du Nord, aurait d’après d’anciens plan des années 1600 , existé un moulin à vent . L’entrée correspondait à l’actuel accès piétons de la zone de La Garenne , Rue d’Avron . Outre le lait , les œufs , le beurre fermier , la crème fraîche, les volailles et lapins , Mr Vogel produisait du bétail pour la viande . Fin des années 1950 la ferme fut reprise par un breton ,Mr Telguen avant d’être expropriée pour réalisation de la ZI de la Garenne au début des années 1960. La Ferme Mérivaux : situé sur le flanc ouest du Plateau d’Avron , au dessus du nouveau cimetière de Villemomble , cette ferme « aurait » correspondu aux communs du château de La Garenne . L’emplacement est occupé aujourd’hui par la Déchetterie et le Buffalo Grill. Elle comptait un cheptel d’une trentaine de vaches . Elles disposait de pâtures importantes le long de l’actuelle rue Laennec ( coté Villemomble) et de part et d’autre du Chemin de la Pelouse . Ce sont dans ces pâtures qu’à la Libération en 1945 s’installèrent un certain temps les campements des soldats américains. La Ferme Lissillour/ Lemonnier / Michels : ( propriétaires successifs) située 4 avenue de l’Ouest ( trottoir Neuilly Plaisance) cette ferme fut construite en 1892 sur une partie des terrains de la propriété Commecy . Dès l’origine cette ferme était spécialisée dans « l’embouche » . ( élevage de jeunes veaux pour les destiner à la boucherie ) Une carte postale de cette ferme , prise au tout début du 20ème siècle permet de lire ( à la loupe ) cette précision sur la façade du bâtiment . Le dernier exploitant fut la famille Michels qui succéda à la fin des années 1950 à la famille Lemonnier , laquelle avait succédé a la famille Lissillour . Bien que spécialisée dans l’embouche ( naisseur /nourrisseur) , cette ferme comme les autres fournissait aux avronnais du lait et autres produits fermiers . Les pâtures se situaient dans la « plaine » , le long de la Rue Jules Guesde , avenue de l’Ouest jusqu’au sentier de la Mare aux Loups . La Ferme Loncke/ Vandenavel : située 4 avenue de Rosny ,Mr Loncke d’origine belge exploitait une trentaine de vaches . Les pâtures se situaient à l’arrière des étables , sur des terrains sous-minés par des galeries de la carrière de gypse. Ces prés sis sur le flanc sud du Plateau longeaient la côte des Fauvettes , jusqu’au sentier des Pommiers . Une anecdote à propos de ces pâtures : un matin Mr Loncke constatât qu’il lui manquait des vaches …. Les galeries souterraines de la carrière s’étaient effondrées formant un fontis dans lequel des vaches étaient …. « descendues » d’un étage … La Ferme Joncourt : située 3 avenue de l’Est cette ferme dénommée « La Grande Ferme du Plateau d’Avron ( voir carte postale) exploitait important cheptel qui a compté jusqu’à une soixantaine de vaches laitières. Les pâtures se situaient pour partie sur le flanc sud du plateau , approximativement sur une partie de l’actuel parc des coteaux d’Avron . Le « père Joncourt » était particulièrement connu sur le Plateau pour être un « mauvais coucheur » et un « original folklorique ». Le fils « Jean » était plus sociable que le père … mais les anciens se rappellent des « algarades » homériques entre le père et fils ,lorsqu’ils avaient , tous deux , tutoyé de près la dive bouteille …. Heureusement , la fille et la mère assuraient dans ces moments là , le fonctionnement de la ferme de la traite jusqu’à la vente …en passant par l’entretien de l’étable. Les anecdotes à propos « du père Joncourt » de manquent pas. Ainsi traversait-il régulièrement le Plateau d’Avron d’Est en Ouest avec sa citerne de purin pour aller arroser les pâtures et autres terres qu’il avait également en culture dans la plaine ( de Rosny)… Seulement à chaque fois il laissait le robinet de vidange de la citerne légèrement ouvert de façon à ce que durant toute la traversée le purin s’écoule en léger filet sur la route « parfumant » tout le quartier . Chacun peut imaginer l’odeur des effluves d’urine fermentée provenant de l’étable . C’était toujours l’occasion d’altercation avec qui le fustigeait , lui valant le surnom de « barjo » voir de « têtu de breton »….. Parfois , pour se rendre sur ces terrains il traversait le Plateau au grand galop avec son cheval attelé à un tombereau de fumier …et on l’entendait arriver de loin !! Comme il passait devant l’école ce qui distrayait les classes , l’instituteur dans ces occasions disaient aux enfants : « allez à la fenêtre regarder passer Ben Hur et son char » !! D’autres fois le tombereau étant trop plein il chevauchait directement son percheron ! Néanmoins , la famille Joncourt fournissait aux avronnais du lieux dénommé le Bois d’Avron , lait , œufs , volailles … etc … La Ferme Garancher : située 4/6 avenue du Nord cette ferme , comme les autres élevait des vaches et autres animaux fermiers ( poules , lapins etc ..) et alimentait une autre partie du Plateau d’Avron avec son lait , sa crème fraîche etc ... La famille Garancher, originaire de Bretagne , était très appréciée des avronnais . La Ferme des Bébés Cette « ferme » n’était pas une ferme de la même importance que les autres , mais comme elle a fait l’objet au début des années 1900 de l’édition d’une carte postale , on ne peut la passer sous silence . Elle était dénommée « la ferme aux bébés » par l’éditeur de la carte ,mais on ne connaît pas les raisons de cette dénomination . Elle était située au numéro 15 de l’Avenue du Nord au Plateau d’Avron ( toute proche de la ferme Garancher qui était au 4/6 de la même rue ) On y accédait par un chemin entre 2 propriétés ou elle était enclavée La partie étable se trouvait accolée à l’arrière de la maison d’habitation comme on peut le voir sur cette carte postale d’époque. L’ensemble n’existe plus …les étables ont été détruites puis la maison elle-même . Une autre maison qui la rappelle dans sa forme a été construite quasiment à la même place au début des années 2000. Quant au chemin pour y accéder il existe toujours....mais étant propriété privée il est aujourd’hui fermé par un portail . Le promeneur peut toutefois par-dessus la clôture apercevoir cette maison nouvelle qui par sa forme rappelle l’ancienne de la carte postale . On observant de très près cette carte postale , on distingue, dans l’allée , sur le détail ci contre : un mouton , une chèvre et deux vaches « tête bêche » dont l’une ,portant une cloche est tenue à la longe par une enfant et la fermière . Le nom de famille de celle-ci n’a pu être retrouvé dans nos recherches . Il s’agissait vraisemblablement d’un petit élevage familial comme il y en avait quelques uns sur le Plateau , manière de subvenir aux besoins alimentaires et d’assurer quelques rentrées d’argent en vendant , aux parisiens venant en week end , un peu de produits locaux comme le lait ,les œufs, la volaille etc ..etc .. et parfois même du beurre frais fait à la baratte . UNE CARACTERISTIQUE DE CES FERMES Une caractéristique commune à toutes ce exploitations…. , c’est qu’aucune ne disposait de tracteurs …mais uniquement de chevaux pour les travaux de la ferme et des champs , comme on peut le voir dans cet extrait de carte postale ancienne de la Ferme de l’Abîme. En effet si la production de lait et l’élevage de volailles , lapins constituait une part importante de l’activité de presque toutes ces fermes, elles exploitaient également des terrains dans la plaine de Rosny ou elles cultivaient des betteraves , des navets, de l’avoine , de la luzerne etc …pour nourrir leurs troupeaux et assurer le fourrage pour l’hiver . Deux ou trois de ces fermiers cultivaient un peu de blé et d’orge .... En tout état de cause les jeunes avronnais des années 1920 à 1950 ont ainsi vécu « à la campagne » et connu les moissons sur Avron . Il était intéressant de transmettre ce souvenir des lieux , puisque toutes ces fermes ont disparu pour faire face à l’urbanisation. UN SENTIER « HISTORIQUE » A signaler , enfin qu’un chemin qui passait à travers champs depuis le carrefour Laennec/Jules Guesde à Avron/Rosny ( là ou se situera l’entrée du futur parc et de la ferme pédagogique en construction ) , pour finir à la jonction avec le sentier de la Mare aux loups, la rue des Graviers et la Ruelle du Bois de Neuilly à Rosny /Avron . A cette jonction se situent actuellement des immeubles connus sous le nom de la « Cité Casanova » . Ce chemin rural N° 9 portait le nom significatif d’une situation locale que l’on peut aisément envisager :« La Ruelle aux Vaches » . Elle était ainsi dénommée car c’était par là que les vaches des fermes avoisinantes venaient paître dans les terres du château d’Avron , lieux dit « Les Pelouses d’Avron ( on notera au passage que ce soit au Plateau d’Avron , à Neuilly Plaisance ou à Villemomble il existe une voie portant ce nom de « Pelouses d’Avron » ) . Les paysans locaux avaient été autorisés par le Ragois de Bretonvilliers à faire paître leurs troupeaux suite au dévouement qu’ils avaient marqué pour circonscrire un incendie survenu au Château d’Avron dans les années 1680. Sous ce nom de « Sentier de la Ruelle aux Vaches » on retrouve ce chemin dans des « vieux » plans de Rosny datant de 1688 . On le retrouve également sous ce nom inscrit au cadastre de 1887 ….jusqu’en 2000 . En effet , il a été supprimé du cadastre de Rosny début des années 2000 , afin de faciliter l’aménagement du futur Grand parc du Plateau d’Avron. On peut espérer que ce nom sera donné à une allée interne de ce parc ….. . histoire de prolonger le passé des lieux et de faire se poser des questions à ceux qui se promèneront dans le parc dans quelques années ….. Page précédente : les Belles Demeures avronnaises Page suivante : organisation adminnistrative Plateau d'Avron
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