CURIOSITES du PLATEAU D’AVRON LES BELLES DEMEURES AVRONNAISES Dans le présent site à la rubrique du menu « les châteaux d’Avron et aperçus historiques » on a vu que le Mont Avron était connu depuis les romains et qu’au fil des siècles , différents rois ou seigneurs se sont rendus sur le territoire d’Avron , y ont construit des châteaux …..
Le plus connu de ces châteaux aura été celui de Claude Le Ragois de Bretonvilliers qu’il fit édifier au début du 17ème siècle ( voir les pages sur ce château) . Ce haut personnage qui était conseiller etsecrétaire des finances du roi Louis XIII recevait ses amis et relations « en son château avronnais ». Son fils Alexandre à la mort de son père y logea la Compagnie des prêtres de Saint Sulpice puis le séminaire du même nom , pendant près de 18 années ….ce qui contribua dans la noblesse et la A la Révolution ce château ne passa pas inaperçu et de riches négociants et commerçants parisiens se montrèrent intéressés par les lieux et participèrent au morcellement des terres du château pour s’y faire construire de riches demeures . L’occupation du Plateau d’Avron lors de la guerre de 1870 et notamment les bombardements de fin décembre 1870 mirent à mal toutes ces belles propriétés dont on retrouve l’évocation dans les mémoires écrites par certains combattants après le conflit . LA PROPRIETE MAUGENAIS Nous reprendrons pour information quelques extraits de l’état descriptif de cette propriété figurant dans une demande d’indemnisation pour dommages de guerre , état qui nous renseigne très précisément : Elles comprenaient : = à chacun des 3 angles , trois pavillons servant d’écurie et de logement au jardinier et au concierge, =dans le jardin annexe, un pavillon d’habitation avec dépendances, =dans le grand jardin une maison d’habitation avec dépendances Les clôtures étaient en murs avec grilles artistiques en fer demi creux , pilastrées d’accompagnement La maison d’habitation, en bordure de l’Avenue du Rond Point , était élevée sur terre plein, d’un rez-de-chaussée et d’un étage carré dans la partie milieu avec terrasse à gauche et à droite , faux planchers au dessus de l’étage et grenier couvert partie en ardoise , partie en zinc. L’ensemble de la construction mesurait 28,50m sur 6,28m soit 178,98m superficiel. Elle prenait jour sur l’avenue, par deux croisées ; sur le jardin par neuf portes croisées au rez-de-chaussée et par cinq baies à l’étage. Le rez-de-chaussée comprenait : une grande chambre sur l’avenue , un salon à la suite , un vestibule d’escalier , une salle de billard et une salle à manger. A l’étage se trouvaient deux chambres à coucher accédant à des terrasses. A la suite se trouvait une cuisine et une petite resserre excavées , ainsi que la salle à manger. Cette propriété avait été complètement mise à sac. Eventrée par les projectiles , ses toitures défoncées , il ne restait debout que des murs troués. Les parquets de Hongrie , les portes ,les fenêtres avaient été brûlées . Le mobilier , moderne mais considérable, qui y avait été apporté, avait disparu . Pas une glace , pas une cheminée qui n’eussent été enlevées ! La cave avait été vidée. Le mur d’un puits qui s’y trouvait et alimentait toute la propriété , ayant été ébréché , l’eau s’était répandue dans la cave et avait noyé les murs ….. » PROPRIETES de FINART d’ALLONVILLE , de COMMECY ….
De nombreuses autres propriétés ,peut-être moins grandes , mais toute aussi cossues étaient édifiées ou furent édifiées fin du 19ème siècle et début du 20ème . Nous n’en évoquerons que quelques une , les plus marquantes. On peut citer parmi celles encore visibles en 2009 , bien que les héritiers aient loti les parcs qui les entouraient et divisé les intérieurs en plusieurs logements : sur la photo de gauche la propriété de Mr Finart d’Allonville (*) à laquelle on accède par la rue des Caves d’Avron et celle voisine , par l’arrière, de la famille Commecy dont les arbres plus que centenaires du parc ont été abattus. On accède à cette dernière par une voie privée ( Impasse des Orchidées prenant Ave de l’Ouest) crée dans un petit lotissement pavillonnaire dans laquelle , derrière son portail , la magnifique demeure est enclavée D’autres parcs de propriétés cossues ont subi le même sort , comme ceux des deux que l’on aperçoit sur la carte postale en noir et blanc ci-dessus datant du début de l’année 1900 . Sises rue des Caves d’Avron leur parcs ont aussi fait l’objet de lotissement…..en ne laissant subsister que quelques uns des chênes centenaires….sur pression des associations (*)FINART d’ALLONVILLE Henri Armand est né le 13/3/1841 .Militaire de carrière il combattit sur de nombreux fronts. Nommé sous-lieutenant le 1/10/1862 au 60ème RI ,il avait commandé des détachements militaires lors de l’occupation du Plateau d’Avron d’octobre à Décembre 1870 ( voir le chapitre sur la guerre de 1870 au Plateau d’Avron) . Promu Capitaine il démissionna de l’armée en 1875 . .Il se consacra ensuite a faire des conférences sur « les Mystères de la nature » . Ses causeries ont été regroupées dans un livre de 186 pages éditées en 1891 par l’imprimeur André Commecy,( vieille famille avronnaise) .Henri Armand FINART d’ALLONVILLE appartenait à une grande et célèbre famille d’origine bretonne. Il est décédé le 29/1/1908 dans sa maison du Plateau d’Avron. . Il repose au Cimetière du Père Lachaise à Paris 20ème(61ème div., av. circulaire 1ère ligne) dans le même caveau qu' Armand Fidèle de La BOURDONNAYE descendant également d’une célèbre famille bretonne liée aux d’Allonville. Ci contre la plaque de la chapelle ou il repose au Père Lachaise. LA POTINIERE Dans cette même rue des Caves d’Avron , au N° 16 , la propriété dite « La Potinière »a échappé à cette urbanisation intensive …jusqu’à nos jours ( 2009) , mais pour combien de temps encore … ?? C’est son histoire que nous reprenons : Le compositeur - chanteur d’opérette et chansonnier Gaston Gabaroche ( 1884-1961) qui entretenait des relations avec Darius Meyer ,directeur de l’Opéra Comique qu’il aurait connu au Conservatoire de Paris venait souvent au Plateau d’Avron voir son ami dans sa propriété de la Rue des Vignes ( devenue Rue Fernand Sanglier), propriété dont nous évoquerons l’histoire ensuite. Appréciant la qualité de vie et l’environnement du Plateau d’Avron le dit Gaston Gabaroche se serait rendu acquéreur de cette propriété dont la construction remonterait à la fin du 19ème siècle . C’est alors qu’il aurait baptisé celle-ci du nom de « La Potinière » , nom qu’il donna par la suite à « son » théâtre parisien qu’il inaugura en 1919 et ou furent jouées certaines de ses opérettes . Cette propriété , comme le théâtre portent toujours ce nom en 2009 .
La propriété a été revendue dans le milieu des années 1920 . Son acquéreur la transforma en restaurant –hôtel - pension de famille et conserva le nom de « La Potinière » . L’Etablissement de qualité aurait été très fréquenté par les parisiens qui venaient passer des week end au Plateau d’Avron. La carte de l’époque , qui servait de publicité à ce restaurant, vantait sa cuisine : « CUISINE RENOMMEE » , ses « CHAMBRES TOUT CONFORT » …et invitait à venir y faire une « Cure d’Air à 7 kilomètres de Paris. » Aujourd’hui il n’y a plus trace de ce passé d’Hôtel Restaurant « La Potinière ». Cette propriété aux combles de style Mansard n’est plus qu’ une des maisons caractéristiques qui témoignent du passé aisé du Plateau d’Avron . Elle a fait l’objet dans les années 1960 d’une réhabilitation totale du meilleur goût respectant l’esprit des bâtisseurs . Nous ajouterons qu’elle disposait d’un parc boisé plus important qu’aujourd’hui (jusqu’à l’Avenue des Fauvettes) . Ce parc fit l’objet de « parcellisations » au fil des ans …comme pour le parc du Castel du 27 Avenue de Rosny qu’avait fait construire, pour lui, l’architecte écrivain Viollet le Duc, dont nous parlerons également ensuite. Enfin, quelques uns des anciens avronnais approchant les 80 ans en 2009… se rappellent de cette propriété qu’ils désignaient , lorsqu’ils étaient enfants ou adolescents , comme étant la maison du « Père Duclou » provenant très certainement du nom de famille d’un des propriétaires suivants…. LA VILLA « QUE DARIUS » L’historique de cette villa, qui nous est parvenu, est le suivant : Il s’agit d’un ancien relais de chasse. Construit entre 1820 et 1830 . Il devînt , au début du 20ème siècle , la propriété du directeur de l’Opéra Comique , un dénommé Darius Meyer . Il était lui-même artiste lyrique ainsi qu’il s’est fait désigner dans l’acte d’acquisition et l’acte de vente. C’est lui qui fit réaliser l’extension que l’on aperçoit sur la gauche de la maison. L’objet de la réalisation de cette extension était de créer une petite salle de spectacles ou il s’y « entraînait » à son art de chant lyrique. Cette petite salle lui servait également à accueillir ses amis (*) et notamment ses amis artistes et chanteurs pour répéter mais également pour y donner des représentations privées. A leur intention afin qu’ils parviennent au Plateau d’Avron sans difficulté , il fit réaliser cette carte postale qu’il leur remettait et sur la quelle il avait fait imprimer :« Villa Que Darius M » (qui signifiait Villa Chez Darius Meyer ) 20 Avenue des Vignes. Plateau d’Avron . Prendre la Gare de l’EST , descendre Le Raincy ou Rosny. (*) dont Gaston Gabaroche dont il a été question ci-dessus à propos de « La Potinière »Un des propriétaires qui succéda à Darius Meyer , débaptisa la villa pour lui donner le nom de « Villa Les Glycines » . Il utilisa la même carte postale en y collant un cache avec ce nouveau nom Aujourd’hui ( 2009) cette propriété a conservé son aspect extérieur a été respecté lors des rénovations par ses propriétaires Mr et Mme Roger LIGNOT ( Mr est président de l’Association de Défense et Sauvegarde de l’Environnement du Plateau d’Avron –ADSEPA) LE CASTEL d’AVRON Cette construction est située au 27 de l’Avenue de Rosny au Plateau d’Avron. C’est le très célèbre architecte –écrivain Viollet Leduc ( 1814/ 1879 ) qui l’avait conçu pour lui-même dans l’esprit de la redécouverte de l’art gothique auquel il était très attaché . Il restaura de nombreux monuments dont le Château de Pierrefonds , la Cité de Carcassonne et Notre Dame de Paris. Il s’inspira de la maison qui se trouve à Paris à droite de la façade de Notre Dame pour réaliser « son Castel » .La tradition veut que Henri d’Orléans , Duc d’Aumale ( 4ème fils de Louis Philippe), général et historien français, qui appréciait beaucoup cet architecte , se serait rendu à plusieurs reprises sur le Plateau d’Avron dans cette demeure . Une partie des pierres utilisées pour sa construction proviendraient de la « déconstruction » du château du Ragois de Bretonvilliers . Il en est ainsi , notamment des cintres des fenêtres . La demeure était située un temps au milieu d’un grand parc boisé que les propriétaires successifs au début du 20ème siècle morcelèrent progressivement en petits lots ou furent édifiés des pavillons et une petite résidence. Il est aujourd’hui « enclavé » au milieu de ces maisons. A l’occasion de travaux dans les années 1960 dans ce qui restait du parc, il fut retrouvé le chapiteau ionique d’une des colonnes qui formaient la promenade du château de Bretonvilliers . La construction du castel terminée, les pierres restantes qui avaient été rachetées auprès des démolisseurs du château , ont dû être enterrées par les ouvriers pour remblayer le sol , d’où cette découverte du chapiteau ionique. Il est vraisemblable que d’autres « vestiges » se trouvent également dans le sous sol de ce Castel . Il est depuis 1957 la propriété de Jacqueline Bernadac célèbre actrice du théâtre et du cinéma d’après guerre connue sous le nom de Jacqueline Plessis. Son mari Henri Bernadac était un résistant de la première auprès du Général De Gaulle , un grand avocat parisien et écrivain historique . Dévolue à leur fils , architecte, les avronnais souhaitent que cette propriété magnifique qui fait partie du patrimoine local ne soient ni démantelée …ni démolie. DE BELLES DEMEURES DISPARUES Le Plateau d’Avron comptait un certain nombre de belles demeures aujourd’hui disparues pour laisser place à des logements collectifs ou rasées pour « parcelliser » les terrains et y construire plusieurs maisons individuelles . Il ne reste malheureusement aucun témoignage sous forme de photos ou de cartes postales d’époque , car toutes les demeures n’avaient pas été « immortalisées » sur papier …. . Nous avons pu retrouver deux photos d’anciennes demeures bourgeoises.
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