FAMILLES RITALES BERGAMASQUES D’AVRON FAMILLE ANDREOLETTI Savino
Sabino ( dit Savino) ANDREOLETTI est né le 2 Juillet 1906 à Vertova . Il était le fils de Giovanni Andréoletti et de Santina Setturini. Son extrait de naissance précise : « à onze heures trente minutes du matin,dans la maison située dans la commune de Vertova Rue San Lorenzo au numéro 251 » . Les renseignements qui suivent proviennent de ses souvenirs qu’il racontaient à Charles Vavassori . Sa famille était très modeste . Pour vivre , comme dans un certain nombre de familles bergamasques dans l’Italie de cette époque, les enfants ( ils étaient 2 garçons et 2 filles ) travaillaient dès l’âge de 7 ou 8 ans … Beaucoup , comme Savino n’avaient d’ailleurs pas fréquenté l’école et étaient illettrés .Tout jeune il se louait avec son frère ( ou plutôt ses parents les louaient ) pour garder les vaches dans les pâturages des montagnes et pour des travaux divers dans les champs . Il vécu quelques temps dans un village voisin de Vertova , Cazzaniga UN PASSEPORT POUR QUITTER L’ITALIE A l’âge de 23 ans , en 1929 , il quitta les montagnes bergamasques pour tenter sa chance dans les montagnes suisses toutes proches . Comme tous les passeports de ceux qui ont émigrés à cette époque ce document portait la formule : Vittorio Emanuele III « per la gracia de Dio e volonta della Nazione , Re d’Italia », l’Italie étant encore une royauté. Savino obtînt un passeport le 12 Juillet 1929 pour une validité de 6mois ( jusqu’au 12 Janvier 1930 ) sur la base d’un contrat de travail en Suisse , contrat qu’il avait obtenu par l’intermédiaires d’amis qui y avaient émigrés . Il était indiqué comme profession : Travailleur . Ce précieux passeport lui fût renouvelé pour de très courtes périodes . Le 1er Mars 1930 , sur la base d’un autre contrat de travail, il se rendît en France . La mention transcrite sur le dit passeport qui lui permit de passer la frontière était la suivante : « Titulaire d’un sauf conduit délivré à Modane le 10 Mars 1930 pour se rendre à Saint Jean de Maurienne ayant souscrit un contrat de travail d’une durée de six mois avec Mr Chavannne » Cette entreprise Chavanne venait recruter des travailleurs en Italie pour ses chantiers de travaux publics et de bâtiment , de l’autre côté de la frontière. Savino a toujours considéré que ce fut pour lui une aubaine extraordinaire …..car un travail en France était la voie ouverte pour « monter » à Paris , ce Paris dont il entendait tant parler dans la Valle Sériana et à Vertova , comme étant « l’eldorado » où on trouvait du travail …..que les français ne voulaient pas faire . A PIEDS JUSQU'A PARIS Après quelques emplois dans le bâtiment et les travaux publics il participa ,comme manoeuvre , à la construction d’un pont dans les Alpes Françaises du côté du Mont Cenis . Son contrat terminé il monta jusqu’à Paris…. à pieds . Il racontait que pour ne pas user sa seule paire de chaussures il s’entourait les pieds avec de vieux chiffons ou de vieux journaux ,en guise de chaussettes et qu’il marchait ainsi. Travaillant comme journalier ça et là dans les fermes ou dans le bâtiment ( pour une journée , pour une semaine mais rarement plus ) , il dormait dans des granges et se nourrissait un minimum pour conserver le peu qu’il avait gagné…. Il atteignit Paris en 1931 ou il rejoignit à Neuilly Plaisance des cousins de Vertova portant le nom de GUSMINI ( voir page sur cette famille). Il trouva ensuite à se loger à Rosny sous Bois chez Mme CARRARA Virginie ou il prit pension . Il devint en 1932/33 le compagnon de celle-ci jusqu’à son décès en 1983 ( voir page sur la famille Carrrara). Il trouva sans difficulté du travail comme terrassier par la « filière italienne » dans une entreprise du bâtiment parisienne dans laquelle il demeura longtemps .Les certificats de travail délivrés par cette entreprise lui permirent de renouveler sa carte de séjour tous les 2 ans .A l’époque il n’y avait pas d’engins de travaux publics et les terrassiers étaient une profession qui employait beaucoup de main d’oeuvre peu qualifiée qui travaillait au rendement. Les bergamasques étaient réputés pour leur courage et leur productivité et étaient recherchés pour ce travail. On les disait aussi . . . « plus têtus que des bretons…. » NATURALISE FRANÇAIS En Avril 1940 il s’engagea dans l’armée française à la Caserne Paris Reuilly et fut de droit naturalisé le 02/04/1940..( il s’engagea en même temps que Paul Vavassori – voir la page sur cette famille) . Dans la France occupée et compte tenu qu’il s’était déclaré « terrassier » il fût utilisé par l’armée sous contrôle allemand pour travailler sur les routes . En Juillet 1940 , alors qu’il se trouvait à Issoudun ….il fut doté d’un « LAISSEZ PASSER » pour remonter travailler à Paris , sur lequel il était précisé.... « il se déplacera à pied » !!! ( voir document ci contre) . Après la guerre il travailla comme terrassier / paveur dans une entreprise de travaux publics ( Bancel).Il se rendait sur les chantiers qui se trouvaient à Paris ou dans les communes limitrophes ….en vélo avec sa barre à mine ( pour dépaver les rues ) et ses outils de terrassiers ficelés au cadre de son vélo .Plus tard , bien plus tard , il s’acheta une Mobylette ( d’occasion …) Avec quelques économies il acheta une maison quelque peu délabrée , voisine de celle de Mme Carrara. Après avoir y avoir effectué lui-même des travaux avec des matériaux récupérés ça et là , il la loua pour s’assurer un complément de revenus .Vers 1946/47 Il avait fait venir son frère qui fut employé ça et là dans les fermes du Plateau , puis il repartit en Italie. Ce frère était surnommé « le tchéco » …parce qu’il « chiquait » …la carotte ( de tabac) . Lorsqu’il en avait assez de chiquer …il mettait sa chique sur son crâne chauve sous sa casquette ….. Il resta 2 ou 3 ans en France puis repartit pour l’Italie garder les troupeaux dans « ses montagnes », qui lui manquaient Il DEVINT AVEUGLE Une opportunité fut offerte à Savino d’abandonner ce travail dans les travaux publics pour entrer dans usine rosnéenne de fabrication de feuillard et de caisses …..un situation stable à deux pas de chez lui …. Mais la vue qu’il avait déjà faible depuis de nombreuses années se dégrada très rapidement et il fut contraint d’abandonner cet emploi « stable ». Il n’était pas alors encore totalement aveugle et seconda « la Carrère » dans ses tournées avec la charrette à cheval . .( voir page sur la famille Carrara) I1 chargeait et déchargeait les marchandises et conduisait le cheval ...lequel connaissait parfaitement le chemin et s’arrêtait aux bons endroits par habitude! La vue de Savino s’étant totalement dégradée jusqu’à être totalement aveugle en 1963 , il ne se démoralisa pas pour autant et se consacra à l’élevage de lapins et de poules ainsi qu’au jardinage . Il en étonnait plus d’un par l’aisance avec laquelle il se délaçait dans son poulailler et dans son jardin ou il avait multiplié 1000 astuces pour s’y reconnaître . Il a été pour Charles Vavassori son grand père du côté maternel et l’arrière grand père de ses enfants (le Nono) Il est décédé à Rosny sous Bois le 12 Janvier 1985 et repose auprès de sa compagne Virginie Carrara au cimetière ancien de Rosny sous Bois . 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