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FAMILLES RITALES BERGAMASQUES D’AVRON
FAMILLE MASSERINI Samuele
Le premier de cette branche de la famille qui a « émigré » en France et que l’on retrouve en 1956 au Plateau d’Avron est Samuele lequel fut rejoint par la suite par sa femme Annetta et leurs enfants Fernanda et Ettore Les parents : LUIGI et ANNETTA
LUIGI ( detto « Biso ») est né le 24 Novembre 1867 à Fiorano al Sério. Marié en premières noces avec Benda Adèle il eut 6 enfants . Veuf très jeune il épousa en secondes noces , le 20 Juillet 1912 , ARMANNI Agata. AGATA est née le 11 /07/1897 à Rusio ( « frazione » di Castione della Presolana). De cette union naquirent 2 enfants dont Samuele …qui venaient s’ajouter aux 6 enfants du premier mariage Agata et Luigi travaillaient tous deux aux filatures de Fiorano ( filatures Bellora) . Il y avait quelques filatures le long du torrent le Sério dont la plus importante se trouvait à Albino. Beaucoup de jeunes de la valle Sériana et vallées voisines travaillaient dans ces filatures depuis leur tout jeune âge.. Elle était ouvrière « journalière » c'est-à-dire qu’elle travaillait en se louant à la journée . Lui était chef électricien des dites filatures et il avait notamment été de ceux qui avaient crée la ligne électrique alimentant l’usine . Sur la photo (1916/17 ?) : Luigi , Agata et leur fils Samuele Le fils SAMUELE et son épouse ANNETTA Samuele
Il épousa Annetta Bonassi ,une fille du pays , le 26 Avril 1945 après son service militaire « Graniatieri » dans l’armée italienne en Grèce durant la seconde guerre mondiale . Annetta
Les BONASSI et les VEZZONI avaient émigré au Brésil ou on leur proposait des emplois …après l’abolition de l’esclavage . Ils étaient partis en 1897 avec un contrat de travail de 5 ans comme beaucoup de familles italiennes en quête de travail et de meilleurs conditions de vie. Les Bonassi s’étaient embarqués avec 4 enfants et les Vezzoni avec 10 enfants ( un 11ème naquit au Brésil) . Au terme d’une traversée difficile d’un mois sur le bateau à vapeur l’AGORDAT ( on compta durant la traversée un certain nombre de décès d’adultes et d’enfants) ces émigrants furent transférés à Sao Polo ou ils logèrent dans des conditions très difficiles dans les cases qui étaient réservés aux esclaves lesquels avaient quitté la région après l’abolition . C’est là bas au Brésil que Luigi Bonassi épousa Maria Vezzoni le 15 Octobre 1904. Ils rentrèrent en Italie en 1907 pour s’implanter à Fiorano ou naquit Anetta Comme tous les enfants de l’époque dans cette région d’Italie , Annetta travailla dès l’âge de 12 ans aux filatures de Fiorano ( les filatures Bellora) . Les filatures étaient une industrie assez répandue dans la région puisqu’on a vu dans les pages sur d’autres familles ( Carrara Cugini, Gusmini …) que les enfants travaillaient également dès leur tout jeune âge aux Filatures d’Albino . On employait dans ces filatures une forte main d’œuvre féminine …dont les petites filles . De l’union de Samuele et d’Annetta naquirent 2 enfants : Fernanda (*) née le 05 Juin 1946 à Gazzaniga et Ettore le 21 Février 1952 à Fiorano Anecdote : Fernanda et Ettore sont nés au même endroit, dans la même maison mais lorsque Fernanda est née à Fiorano , c’était la fin de la guerre et le village de Fiorano n’existait plus car il avait été intégré par les fascites au village de Gazzaniga . Lorsque Ettore est né le village de Fiorano avait retrouvé son identité . (*) Fernanda connue sous le diminutif de Nanda est la Présidente du Cercle des Bergamasques d’Ile de France- Voir cette page. L’IMMIGRATION DE SAMUELE EN FRANCE Comme pour toutes les familles dont l’histoire est racontée succinctement dans les pages du site (à titre d’hommage et de devoir de mémoire vis-à-vis de nos anciens) Samuele et Annetta décidèrent en 1956 de rejoindre la France ou des « pays » étaient implantés, y vivaient confortablement et surtout ou il y avait du travail. L’arrivée de Samuele : Passeport en poche et sa caisse à outil de maçon sur l’épaule ,Samuele un matin du mois d’Août 1956 , prend le train à la gare de Gazzaniga direction Bergamo (*) puis Milan et Paris .A la gare de Lyon à Paris Samuele est attendu par des amis , les Gardoni , famille habitant rue Xavier Goût comme de nombreux bergamasques émigrés de la Valle Sériana . Ils le ramène à Neuilly Plaisance ou il loge dans l’hôtel pension de famille, en face du cimetière, tenu par un autre bergamasque ,Mismetti ou il retrouve de nombreux ouvriers « ritals » , travaillant pour l’essentiel d’entre eux dans les carrières de gypse. (*) à l’époque la ligne ferroviaire Clusone – Bergamo existait encore . Sa quête d’un emploi dans le bâtiment le conduit à travailler rapidement dans une entreprise locale …bergamasque ,l’entreprise Testa qui construit au Plateau d’Avron. Samuele n’y est pas dépaysé ….compte tenu de la forte proportion de bergamasque dans le personnel . Il se languit toutefois de voir sa femme et ses enfants le rejoindre Il leur écrit régulièrement dans l’attente de leur arrivée . L’arrivée d’Annetta et des enfants : Pendant l’absence de Samuele , c’est Annetta qui devait « faire bouillir la marmite » et ce n’était pas toujours facile . Couturière de son état elle s’était faite une clientèle qui lui passait régulièrement commande. Elle faisait livrer ses travaux par sa fille Fernanda en vélo avec une recommandation vitale …. « ne t’en vas pas tant que l’on ne t’a pas payée ».C’est que c’était « le gagne pain » de la famille. Début Août 1956 Annetta qui avait entrepris toutes les démarches pour , avec les enfants , rejoindre Samuele , obtint enfin le précieux « sésame »….le passeport ou tous 3 sont sur la photo. Fin août 1956 ce fut le départ pour la France . Le déménagement a été « léger » et les bagages limités …..Le peu de linge de maison a été mis dans des caisses en bois et la « précieuse »machine à coudre ( une Necchi ) démontée et conditionnée pour le voyage . Ainsi la tête de la machine comportant ,tout le mécanisme de fonctionnement fut enroulée soigneusement dans un matelas pour lui éviter les chocs au cours du voyage . Le cousin Giancarlo emmena le « tout » dans sa camionnette jusqu’à la gare Centrale de Milan direction « Parigi » . Le voyage jusqu’à Paris fut long ..très long : une journée et une nuit . Samuele et un copain bergamasque ( Marchi) les attendaient . Toute la famille était enfin réunie …pour le meilleur et pour le pire . Tranche de vie d’émigré… Le meilleur furent … « les retrouvailles » …et le pire le logement ! Celui qu’avait trouvé Samuele leur avait échappé….le temps du voyage … Samuele , Annetta , Fernanda et Ettore s’installèrent alors dans la minuscule chambre que Samuele louait à l’hôtel Mismetti depuis son arrivée en France . Annetta s’ingénie à cuisiner sur un réchaud à gaz de fortune , et comme il n’y a ni table ni chaise , tous les quatre dînent assis par terre , les assiettes sur les genoux . Pour la nuit les parents dorment sur le sommier aux ressorts métalliques . Fernanda et Ettore eux dorment sur le matelas qui chaque soir est enlevé du lit pour être mis à même le sol , « coincé » entre le mur et les pieds du lit.
Annetta se transforma aussi en « lavandière » pour assurer le nettoyage des vêtements de ces ouvriers. L’eau lui est fournit « gratuitement » par une italienne des alentours …contre quelques heures de ménage . Puis elle fut en complément « repasseuse » ….. LES MASSERINI AU PLATEAU D’AVRON Fin Septembre 1956 , Samuele trouva enfin un logement : une maison meublée Chemin des Processions dont le propriétaire était un « rital » bien connu localement : Mr Zanini . Ce « village d’Avron » rappelle un peu à la famille le village de Fiorano al Sério qu’ils ont quitté et dont bien sûr ils ont un peu la nostalgie . Mais rapidement ils se sentent au Plateau d’Avron …comme chez eux puisque les familles bergamasques de la Valle Sériana et des pays voisins de Fiorano al Sério , y sont nombreux ( Gamba, Mologni , Fortispada, Fabris , Pezzoli, Bosio, Gardoni ,Gusmini … etc …) et habitent pour certain également Chemin des Processions . Malheureusement pour Samuele et sa petite famille , Mr Zinetti dû quelques mois plus tard « récupérer » sa maison pour y loger sa fille qui venait de se marier . Les Massérini « émigrèrent » alors dans un autre quartier du Plateau d’Avron , Rue Bidance , ou ils occupèrent un petit pavillon . Samuele poursuivait son activité de maçon et Annetta, « la couturière » complétait le modeste salaire de son mari en confectionnant des vêtements à une clientèle locale, souvent bourgeoise , qu’elle avait petit à petit fidélisée . Au prix de nombreux sacrifices financiers d’une organisation budgétaire très rigoureuse , Samuele et Annetta finissent par avoir réuni un petit capital qui leur permet en 1962 d’acheter à un boucher bergamasque de Villemomble ( BELOTTI ??) un petit terrain au Plateau d’Avron , 1 Rue des Demoiselles, Aidé par sa femme et ses enfants Samuele entreprend les samedis , dimanches et jours de repos , la construction d’un pavillon . Sitôt le sous sol terminé , la famille quitte la maison de la Rue Bidance pour emménager dans « leur » maison dont la construction se poursuivit de week end en week end ….et au fur et à mesure que les moyens financiers permettaient l’acquisition de matériaux . Samuele y vécut jusqu’à son décès en 1981 à l’âge de 67 ans et Annetta jusqu’en 1998 . Elle décéda en 2002 à l’âge de 87 ans . Tous deux reposent au cimetière de Neuilly Plaisance. SOUVENIRS DE FERNANDA
Donc à son arrivée en France elle ne parle pas un mot de français . Dès leurinstallation au Plateau d’Avron , ses parents les inscrivent , elle et son frère, à l’école primaire Edouard Herriot ou elle restera jusqu’à l’obtention de son certificat d’études primaire en 1960 . (En photo ci contre Fernanda et Ettore en 1958 à l’école du Plateau d’Avron.) Très rapidement Fernanda apprit le français grâce au soutien sans limite de l’enseignante Mme Erre qui en avait vu passer des « petits ritals »…. Cette enseignante très appréciée localement, su lui faire apprécier cette langue au point qu’ elle devint la matière préférée de Fernanda. Ses connaissances en la matière sont mises à profit à la maison pour aider ses parents à remplir des formulaires administratifs rébarbatifs, leur sert d’interprète dans les démarches diverses et variées….et sert aussi « d’institutrice » à son petit frère Ettore auquel elle fait faire des dictées pour que lui aussi progresse dans la langue française . Nous sommes en 1960 , Fernanda a 14 ans. L’argent au foyer est toujours le problème… et un revenu supplémentaire sipetit soit-il serait le bienvenu . Aussi le certificat d’Etudes Primaires ayant été brillamment obtenu ( reçue 53ème sur 1000 inscrits) ses parents décident de lui faire quitter l’école pour travailler dans une usine de blanchisserie ou travaille sa tante Mitilla ( sœur de sa mère). C’était sans compter tout l’intérêt que portait une institutrice à cette brillante « petite ritale » qui avait si bien réussi son Certificat d’Etudes . Les relations entre l’école et la communauté italienne avronnaise étaient très bonnes aussi cette institutrice demanda à une autre bergamasque ( Mme Mutti) de convaincre les parents de Fernanda de la laisser poursuivre ses études. Ce fut donc au prix de véritables sacrifices financiers , car il durent emprunter , que Samuele et Annetta sur conseil de Mme Mutti inscrivirent Fernanda dans une institution privée très prisée , (les Cours Dugué au Raincy) ou elle apprend durant 2 ans la sténodactylo, la comptabilité et l’anglais. A 16 ans , ses diplômes en poche Fernanda est propulsé sur le marché du travail et les cours Dugué lui y trouvent un emploi d’aide comptable à Rosny sous Bois. A noter que Fernanda a toujours la nationalité italienne et qu’elle n’a pas de carte de travail …aussi travaille-t-elle sans être déclarée et sans couverture sociale L’apport de son « petit » salaire permet néanmoins une amélioration de la vie familiale des Massérini , car à l’époque les enfants « ramenaient » la paie à la maison pour aider la famille .Très motivée pour réussir tout en travaillant , Fernanda poursuivait des études par correspondance , après son travail . Elle obtint son CAP d’aide comptable « dans la foulée » à 17 ans . Elle occupa successivement plusieurs emplois dans diverses sociétés avant « d’entrer » dans un grand groupe multinational ( devenu ELF par la suite) ...ou elle se vit assez rapidement confier des postes de responsabilités . Elle resta 37 ans dans ce groupe avant de cesser son activité .
MARIAGE ET AMITIES AVRONNAISES
Passionnée de danse Fernanda fonda avec son amie Monique , le groupe folklorique de la MJC qui se produisit plusieurs années sur une estrade improvisée sur le stade d’Avron . A travers les amis de ce groupe folklorique , en 1967 Fernanda rencontra un certain Jackie Sueur ….qu’elle épousa à Notre Dame de l’Assomption du Plateau d’Avron le 30 Novembre 1968.De cette union nacquit une fille (Corinne) qui fut élevé jusqu’à ses 2 ans par Samuele et Annetta …dans la culture bergamasque dont elle maîtrise la langue qu’elle s’efforce elle même de transmettre à ses deux enfants ( Cédric et Alexandre) Bien que retraitée , Fernanda ( avec le soutien de Jackie son mari ) nepeut s’empêcher d’être active et de se dévouer pour les autres : après avoir été trésorière de la MJC 4 années durant , elle occupa le même poste également 4 ans à l’Association des Familles …..et la voici depuis 2003 au service des « bergamasques de l’Ile de France » dont elle est la présidente au sein du Cercle ( voir cette page) Son frère ,Ettore, habite Neuilly Sur Marne et est papa de 2 filles ( Eva et Laura-Lynn)
Page Précédente : Famille ANDREOLETTI Savino
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La famille Masserini est originaire du village de Fiorano al Serio , petit village situé dans la Valle Sériana , le long du torrent le Sério, à la hauteur de Gazzaniga sur la route de Vertova . Les Massérini sont implantée dans cette région depuis très très longtemps au point qu’on trouve au dessus de Gazzaniga un « lieu dit » dénommé « I Maseri » . 
Remontons un peu dans le l’histoire de cette famille.
Fils de Luigi et de Agata MASSERINI, Samuele est né le 26 Mars 1914 …comme tous les siens à Fiorano al Sério.Comme tous ceux de la région il avait commencé à travailler très jeune et avait fini par acquérir la spécialité de « ferrailleur béton » dans le bâtiment
Fille de Giuseppe -Luigi 
Samuele continue de travailler dans le bâtiment tout en recherchant un logement. L’hôtel Mismetti logeant pour l’essentiel des travailleurs bergamasques célibataires ou sans leur famille , Annetta, en utilisant son savoir faire de couturière trouva rapidement de quoi s’occuper pour compléter le maigre salaire de Samuele : elle assurait grâce à sa machine à coudre , la réparation des vêtements de ces travailleurs , donnant aux vielles nippes rapiécées « une nouvelle jeunesse » bien appréciée de leurs propriétaires … . Cette machine , bien précieux s’il en était , avait failli faire défaut car en dépit des précautions prises pour la protéger durant le voyage, la pédale qui servait à son fonctionnement fût retrouvée cassée à l’arrivée à la gare de Lyon … Ce fut un garagiste bergamasque bien connu au Plateau d’Avron lui aussi de la Valle Sériana ( Noris ) qui procéda à sa réparation dans les plus brefs délais …car sans machine à coudre c’était une partie des petits revenus de la famille qui disparaissait.
De sa plus tendre enfance jusqu’à l’âge de 10 ans , Fernanda est allé à l’école à Fiorano à l’Institut San Angela .
Comme tous les jeunes avronnais de cette époque , Fernanda fréquenta la M J C ou elle noua de sérieuses amitiés et notamment avec Monique Bosio (*) issue d’une famille nombreuse de bergamasques de Péiea ( autre village de la Valle Sériana) implantée et très bien intégrée sur le Plateau d’Avron. Monique qui ne comptait que des amis. nous a quitté trop tôt …