LE SIEGE DE PARIS
ET LE PLATEAU d’AVRON
Les Allemands et les prussiens , qui sont allés de victoire en victoire
contre les armées françaises ,ont largement envahi une partie
de la France et s’apprêtent à envahir Paris qui s’organise
. Les assaillants germano prussiens ne souhaitant pas livrer une bataille
de plus décident d’affamer le peuple enfermé dans Paris
et l’assiègent .
C’est dans la défense de Paris assiégé que le
PLATEAU d’AVRON entrera dans l’histoire de la France.
AFFAMER PARIS ASSIEGE
Pour bien cadrer la situation et bien la comprendre
reprenons un extrait d’un récit de l’époque
:
==« L’ennemi » n 'avait
jamais songé à un coup
de force . On a rapporté les paroles de Bismarck attestant que sa pensée
avait toujours été de réduire Paris par la famine . Il
avait cru d’abord qu’il suffirait d’empêcher le ravitaillement
en faisant battre le pays autour de Paris par des masses de cavalerie . mais
les vigoureuses sorties des défenseurs de Paris des 22 et 23 Septembre
1870 avaient fait comprendre à l’Etat Major prussien qu’il
lui faudrait mettre des moyens autrement plus sérieux pour venir à bout
de Paris et que les entreprises des assiégés pouvaient être à redouter.
Les Allemands commencèrent alors à fortifier les villages qu’ils
occupaient et à les relier par un système de tranchées
qui finit par entourer Paris et les forts d’une immense circonvolution.
Nous commençâmes de notre coté a en faire autant , du moins
sur la rive gauche de la Seine . Nos tranchées atteignirent jusqu’à 25
kilomètres de développement et furent très utiles à la
défense »
LES HABITANTS FUIENT
En septembre 1870 les habitants des villages qui entourent Paris
( Plateau d’Avron , Gagny , le Raincy , Villemomble , Neuilly Sur Marne , Montfermeil
, Livry , Bondy etc ..etc ..) avaient fui l’envahisseur et ses terribles « uhlans
de la garde » soit en rejoignant la province , soit en se réfugiant
dans Paris ou encore en se mettant sous la protection des forts protégeant
Paris ( comme celui de Rosny sous Bois ou de Romainville )
En s’enfuyant devant l’envahisseur les habitants avaient emmené la
plus grande partie du bétail , leurs provisions , leurs vivres .
Tout ce qui n’avait pu être emmené avait été détruit
et brûlé . Ainsi dans les plaines de Neuilly sur Marne , Gagny
et Bondy , l’Etat major français avait fait brûler les
meules de foin et les provisions de bois des carrières de gypse
qui servaient à chauffer les fours à plâtre , ceci
afin de ne rien laisser qui puisse être utile à l’envahisseur
.
Cette situation posa bien sûr des problèmes de ravitaillement
aux Prussiens qui pensant se nourrir sur l’occupé , furent
contraints de se retourner vers leurs arrières pour s’approvisionner.
RIEN N’ECHAPPE AU FISC
Les véhicules hippomobiles manquaient
pour emporter tout le mobilier , aussi voyait-on des chargements énormes
sur tout ce qui pouvait rouler …. Le fisc ne perdant aucune occasion
ne facilita pas ce véritable
exode….car il fallait passer par l’octroi et le paiement de
droits ( il y avait un poste d’octroi à Noisy le Sec).
Par
ses formalités excessives et ses tracasseries administratives le
fisc retarda l’entrée dans Paris de vivres qui auraient permis
de constituer quelques réserves pour l’avenir des assiégés.
Cet exode se traduisit par une interminable colonne de voitures des plus
hétéroclites en direction de Paris.
ON MANGE LES CHATS , LES CHIENS , LES RATS …
Dans
Paris assiégé la situation était encore tenable :le
temps était splendide en ces mois de Septembre Octobre 1870. D’après
les témoignages de l’époque seule pesait la séparation
d’avec l’extérieur et l’absence ou l’extrême
rareté des nouvelles qui en découlait . L’unique moyen
de correspondre étaient les pigeons voyageurs qu’emportaient
les ballons et qui rapportaient de loin en loin des lettres réduites
par un ingénieux procédé à des dimensions microscopiques
Il y avait sur les marchés des marchands de rats et l’humour « noir » ne
perdant pas ses droits , comme le rapporte un journaliste de l’époque
en écrivant : « ..les restaurateurs déploient des prodiges
d’inventions culinaires pour créer de des « salmis
de rats à la royale » ou encore de mettre à leur carte
des « râbles de chien sauce Montmorency »….
ON A MANGE AUSSI LES ELEPHANTS !!!
Extrait d’une lettre adressé par un parisien à une amie de
province Madame la Comtesse de Flaux ( expédié par le ballon
dirigeable Le Newton)
"
Au milieu de cette désolation, Paris est toujours Paris, c'est à dire
le pays des fous et des prodigues. Les deux éléphants des jardins
des plantes, Castor et Pollux, n'avaient que huit ans, et n'ayant pas atteint
leur développement ont été vendu 27,000 fr. au boucher Diboos,
comme viande de boucherie. Paul Darn et Georges Viguier on acheté deux
kilos de pied à 10 f la livre soit 40 fr. Il n'y a que des os. Ils les
mangeront ce soir, au club, à présent qu'il n'y a plus de viande
de cheval, ces viandes exotiques atteignent des prix fous. Mon valet a mangé l'autre
jour un morceau d'un des ours et un ours du jardin des plantes. Il l'a payé un
prix fou. Les ours ont été tués, même le vieux
Martin..."
NDLR : On aussi mangé les antilopes du Jardin d’acclimatation …..
LA COMMUNE
Dans le même temps une minorité violente
s’agitait à l’intérieur
de Paris contre la faiblesse du Gouvernement et infiltrait les rangs des
gardes mobiles et des gardes nationaux . C’était le début
de la Commune, …..pour l’histoire de laquelle je vous renvoie
aux livres d’Histoire de la France…
On notera que c’est de cette époque de guerre civile que fut
la Commune que la ville de Paris fut doté d’un régime
spécial la privant d’un maire jusqu’en ….1975
!
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A VOUS LECTEURS DE CES PAGES :
Les pages précédentes ont permis
de fixer en raccourci l’ambiance
de cette année 1870 qui va permettre de mieux comprendre maintenant
comment le PLATEAU d’AVRON a été amené à intervenir
dans le conflit entre la France et l’Allemagne et à se voir
confier la mission de contenir l’envahisseur pour l’empêcher
de rentrer dans Paris.
Les pages suivantes ne concerneront donc que le Plateau d’Avron et
on y retrouvera des extraits de nombreux documents ou récits de
combattants qui nous permettront de vivre au jour le jour , sur le terrain
la vie de nos valeureux soldats avec les difficultés dues au froid
mais aussi avec des anecdotes .
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