REVEILLONNER A TOUT PRIX … …AU SON DU CANON
DES BRUITS INSOLITES … Ce soir là , comme les autres soirs l’ennemi continue d’œuvrer
pour dégager le Plateau d’Avron et chasser les troupes françaises
qui y sont implantées . Nos soldats de garde observent dans la nuit
des bruits insolites qui proviennent du côté du Raincy : Dans les faits et dans la suite des évènements , les Prussiens mettaient en place leurs canons pour préparer le bombardement intensif du Plateau trois jours plus tard …sans que cela n’inquiéte nos troupes !!. Nous y reviendrons mais à posteriori on peut penser qu’à l’Etat Major il y en a qui ont du se « mordre les doigts » …. 24 DECEMBRE ….SOIR DE REVEILLON Le 24 Décembre …c’est la veille de Noël et personne chez nos soldats n’oublie que ce soir là , en dépit de la gravité de la situation , c’est le soir du réveillon , comme le raconte un de nos soldats dans ses mémoires : « …Samedi 24 , il fait un froid excessif : -15 ° ; mais les esprits sont ailleurs : c’est le soir du réveillon et on n’y veut pas manquer . Malheureusement le garde manger est vide …/ Nous ne nous abaisserons pas à souper avec du mauvais lard et quelques cuillères de riz mal assaisonné . Pour le vin, il y en a toujours , la cantinière a un petit blanc pas désagréable qui remplacera le champagne. A la guerre comme à la guerre ! / … Dès 8heures du matin, c'est-à-dire au jour, l’escouade, malgré une température sibérienne, est en ébullition : il y a un grand conciliabule . Il faut réveillonner à tout prix. C’est le cri général, on parle de confitures , de choux de Bruxelles : ces propositions infâmes sont rejetées avec mépris ; que dis-je ..avec dégoût . Ce n’est pas assez substantiel . Si encore on avait en réserve un bon chat, on ferait un rata parfait . Mais le chat est un animal rare dans le voisinage d’un camp : il fuit le soldat en campagne ,et pour cause : le chien , réputé l’ami de l’homme agit de même ./ » Un de leurs camarades , braconnier à ses heures dans son Limousin d’où il est venu , ramèbnera d’une expédition dans le voisinage de Villemomble (au Parc Papin) , au nez et à la barbe des prussiens , deux canards sauvages qu’il a débusqué sur une pièce d’eau. « ..Que faire ? Nous nous regardons tous . Soudain un cri unanime sort de nos poitrines. Qui nous fait pousser ces hurrahs ? C’est encore Audoucet notre brave camarade limousin : Audoucet est maçon de son état , mais surtout braconnier ; ses affirmations pleines d’assurance, nous font entrevoir la possibilité d’un souper . Aussi ne pouvons-nous nous défendre de lui ouvrir un ban et de saluer son départ de nos acclamations …/ Notre chasseur n’est pas encore de retour et une certaine inquiétude se peint sur nos visages . Les plus affamés vont sonder l’horizon, et reviennent l’oreille basse . Enfin , un de ces guetteurs pousse un hurrah frénétique : il vient d’apercevoir la bonne grosse figure rougeaude d’Audoucet , revenant du Parc Papin avec deux énormes canards sauvages qu’il fait voir en dansant. Quand à l’approvisinnement en légumes , entre le départ et le retour du brave Audoucet raconté ci-dessus , « nôtre fêtard » écrit :
LE 25 DECEMBRE 1870 SUR LE FRONT Sur le front face à Avron le jour de Noël fut calme …ce calme avant la tempête dit-on ….Un grand conseil de guerre eut lieu au Fort d’Aubervilliers dont les délibérations demeurèrent secrètes . Quant aux troupes elles restaient sur place , sans se livrer à aucune opération. Les soldéats souffraient cruellement du froid et dans toute la mesure du possible les officiers firent cantonner uen partie des troupes dans les villages qui se trouvaient le plus rapprochés de leur position , autour du Plateau d’(Avron ( Rosny sous Bois , Neuilly Sur Marne ) ou dans les galeries des carrières sous le Plateau.
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