Les PLÂTRIERES
C’est ainsi que l’on appelait les « usines » dans
lesquelles on broyait le gypse extrait sous le Plateau d’Avron après
l’avoir chauffé dans des fours . A l’origine on chauffait
ces fours avec du bois , puis avec du charbon ( dont les cendres de mâchefer étaient
utilisées pour faire des carreaux de plâtre) , et enfin on
chauffa au fioul .
Petit à petit à la fin du 19ème siècle / début
du 20ème chaque carrière construisit sa propre unité de
production de plâtre comme en témoignent les anciennes cartes
postales . La dernière usine des carrières sous le Plateau
d’Avron de conception plus moderne fût celle de Rosny ou le
plâtre était stocké dans d’immenses silos .(voir
page suivante)
Parfois , comme on le voit ci dessous sur l’une de ces vielles cartes
postales de la carrière de Villemomble , des ouvriers logeaient
dans l’exploitation . Il s’agissait souvent des gardiens ou
des palefreniers qui avaient à veiller sur les chevaux dont on se
servait dans les galeries pour tirer les wagonnets.
TRANCHE DE VIE EN SOUS SOL
à
partir du témoignage d’un ancien entré en 1944 à l’age
de 16 ans dans les galeries jusqu’à la fin de l’exploitation
en 1970. Il y a exercé tous les métiers du sous sol : charretier
, chargeur de wagonnets et mineur-boiseur .
« Dans
le trou , le travail se faisait quasiment à mains
nues. Devant deux mineurs –boiseurs jouent les « éclaireurs.
Leur rôle consiste à poser du bois de soutien au plafond avant
que le géomètre ne règles les surfaces spéciales
. Les mineurs préparent ensuite dans la paroi des trous tous les
5 à 6cm pour la faire sauter à la dynamite. Le gypse recueilli
est chargé à la pelle dans des wagonnets de 1 mètre
cube environ . Ces wagonnets sont ensuite tractés par des chevaux
jusqu’à l’usine en surface ou les blocs de gypses sont
transformé en plâtre après concassage et cuisson .Une
trentaine d’ouvrier travaillaient à la tâche et
la journée se terminait pour chacun à la fin de sa « tâche » .
Il n’y avait aucune tension
dans le boulot et tout se passait comme dans une famille. Nous étions
tous copains , issus de l’immigration
italienne de la même région( Bergamo) et nous n’hésitions
jamais un seul instant à donner un coup de main à un collègue
qui avait du mal à terminer sa « besogne ».
Même avec l’arrivée du premier matériel mécanique
le travail était toujours aussi pénible et les accidents
plus ou moins graves tout aussi réguliers. Dans les galeries mon
père à été tué par un pelleteuse et
mon frère de 27 ans était écrasé par une pierre
décollée d’un « nez ». De mon côté j’ai
eu un écrasement des vertèbres en recevant un bloc de gypse
sur l’épaule… »
UNE ORGANISATION SOCIALE AVANCEE
Les carrières Susset avaient mis en place une organisation sociale
avancée pour l’époque avec pour les enfants un arbre
de Noël annuel avec spectacle et cadeaux qui se déroulaient à Paris
, Quai de Valmy en bordure du canal de l’Ourcq ou l’entreprise
disposait d’un complexe de bureaux . Par ailleurs une colonie de
vacances dans la Somme ( Péronne) permettait aux enfants des ouvriers
de partir quelques temps . Même si le Plateau d’Avron avec
sa nature , ses fermes , ses petits bois permettaient d’occuper le
temps des vacances tout comme les escapades dans les carrières… Partir
en colonie de vacances était un évènement pour eux
qui généralement restaient à Rosny . C’était
aussi l’occasion d’avoir quelques vêtements neufs ….et
des espadrilles …
Le départ de chacune des cessions de Juillet à Septembre
donnait lieu à une photo « de famille » sous le même
uniforme ( cf une de ces photos de jour de départ )
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