CURIOSITES du PLATEAU D’AVRON LE BASSIN ET LE CHATEAU D’EAU PETIT RETOUR EN ARRIERE ….. Après les dégâts occasionnés au site du Plateau d’Avron au cours du dernier trimestre 1870 à l’occasion de l’occupation par nos troupes et le canonnage décisif des prussiens fin décembre 1870 ( voir chapitre sur la guerre de 1870 au Plateau d’Avron) il fallut « remettre en état » les lieux , reconstruire etc ..etc…en résumé redonner vie à Avron dans son ensemble … Il n’y avait aucune alimentation en eau potable sur Avron . Les maisons étaient approvisionnées au moyen de puits creusés dans les jardins ou de sources qui sourdaient ça et là ….et ce bien que nous soyons sur un plateau . La récupération de l’eau de pluie dans des bassins individuels situés dans les caves ou en extérieur, permettait de faire face aux autres besoins de la vie ( toilette , cuisine , lavage du linge, nettoyage de la maison , abreuvoirs des animaux ..) Ainsi à titre d’exemple il a été relevé dans le descriptif de la demande d’indemnisation en 1871 au titre des dommages de guerre d’une importante propriété ( Propriété Maugenay) la phrase suivante : « Le mobilier , moderne mais considérable, qui y avait été apporté , avait disparu . Pas une glace , pas une cheminée qui n’eussent été enlevées ! La cave avait été vidée. Le mur d’un puits qui s’y trouvait et alimentait toute la propriété , ayant été ébréché , l’eau s’était répandue dans la cave et avait noyé les murs .. » Ce puits , comme tous les puits avronnais , était alimenté par la nappe phréatique qui affleurait le sol et donnait lieu sur les flancs du plateau à de nombreuses sources. Situé dans la cave de la maison l’eau provenant de la nappe phréatique s’écoulait donc du puits » ébréché » comme une source … Lors de la reconstruction des maisons endommagées par les bombardements ou lors de la constructions de nouvelles habitations sur Avron les architectes évitaient de créer un sous sol ou une cave …Il n’est qu’à regarder les anciens pavillons ….. qui n’ont rien de tout cela . SITUATION DU « BASSIN » Dans ce contexte de reconstruction sur le Plateau d’Avron …mais également dans toute la région parisienne qui avait eu à souffrir de l’invasion prussienne , le site avronnais compte tenu d’une part de son altitude et de la proximité de la Marne , fut choisi pour y construire au début de l’ année 1880, sur le flanc Nord d’Avron, un « bassin » appelé encore le « réservoir », lequel constituait une curiosité locale et fit le bonheur des éditeurs de cartes postales ( et des collectionneurs d’aujourd’hui …) . C’est ainsi que, photographié sous tous les angles, nous en avons aujourd’hui une trace et qu’on en garde un souvenir visuel . L’eau était « expédiée » dans ce bassin par d’énormes canalisations raccordées à des pompes depuis une usine de traitement qui avait été construite sur les rives de la Marne à Neuilly Sur Marne. Ces pompes et toute l’usine de production d’eau potable fonctionnait à la vapeur et son alimentation en charbon s’effectuait par péniches. Un stock permanent de charbon était en place sur les quais ainsi qu’en témoigne une des cartes postales éditées à l’époque . Concernant les pompeson peut encore aujourd’hui voir l’une de celles ci exposée dans l’enceinte de l’usine toujours en fonctionnement …mais dotée des dernières techniques de fonctionnement et de production.. Sur le plan cadastral du Plateau d’Avron actualisé en 1913 ( à cette époque ce quartier s’appelait « Bois d’Avron ») on remarquera que le prolongement du Chemin des Pelouses était un sentier dénommé « Sentier des Cailloux » du nom du lieux dit mais aussi de son empierrement … . Ce sentier se terminait en impasse. Le terrain identifié comme section 677 du plan cadastral(cliquer sur l’image pour voir le plan plus grand) était la propriété de la Compagnie des eaux de l’époque et c’est sous ce terrain que passait la conduite d’alimentation du « bassin /réservoir ». Le chemin utilisé par ces canalisations souterraines donna par la suite lieu à un chemin pour « descendre » à Neuilly Plaisance à travers les carrières et les champs de maraîchers … puis à une rue dénommée aujourd’hui : « Chemin des Eaux ». Aujourd’hui ce terrain ( parcelle 677) est une rue en impasse desservant les autres parcelles et porte le nom de « Chemin des Eaux » . A tort, certains emportés par des élans « poétiques » , expliquent cette appellation de « Chemin des eaux » par sa déclivité par laquelle ruisselaient les eaux de pluie lesquelles se répandaient dans la carrière … Ce qui d’ailleurs ne peut être exclu mais ce n’était qu’une conséquences du passage de cette conduite souterraine en 1880 qui avait fait de ce terrain un passage piétonnier. Ce bassin à ciel ouvert de 50 m X 70m sur une profondeur d’une quinzaine de mètres était donc alimenté depuis l’usine à eaux par des conduites « forcées » d’un diamètre de 30cm au début de la construction . Ces conduites se révélèrent insuffisantes compte tenu du débit nécessaire et des besoins . Dans les années 1883/1884 elles furent remplacées par des conduites beaucoup plus importantes de 70cm … Une autre conduite, d’un diamètre plus petit ( 10 à 15 cm) , dite « conduite de vidange » équipait ce réservoir permettant de le vider pour le curer . L’eau « de la vidange » s’écoulait en contre bas par le Chemin de Processions . L’eau ainsi stockée en « altitude », permettait d’alimenter sous pression les villes en contrebas ( Villemomble,Rosny sous Bois …jusqu’à Saint Denis). Quant aux habitants du Plateau d’Avron il y en eut peu d’alimentés par ce bassin. En effet celui-ci se trouvait en contrebas de la majeure partie des habitations et il n’y avait pas à l’époque de pompe de relevage . Devant la demande croissante en alimentation en eau par les avronnais et la nécessité d’avoir plus de pression pour la distribution dans les autres villes desservies , il fut décidé de construire , sur le point haut du Plateau d’Avron entre l’Avenue de l’Est , l’avenue Louise et l’Avenue des Demoiselles deux réservoirs. Un premier réservoir d’une contenance de l’ordre de 200 M3 a été construit et mis en service en 1894 . Le second, d’une contenance de l’ordre de 1000M3 fut construit et mis en service en 1902 . Ces deux réservoirs dépassent peu du sol car ils sont à demi enterrés mais leur situation sur ce point élevé du plateau permettait d’avoir un certaine pression pour alimenter les premières maisons avronnaises . On remarque ces deux réservoirs au pied du Château d’Eau ( photo ci contre) Quant à l’ancien réservoir, il cessa d’être en service au début des années 1900 et fut abandonné… à la nature(voir Carte postale ci contre)Désaffecté il servit à des générations d’enfants avronnais de terrain de jeux et d’aventures et le terrain en plate forme qui l’entourait servait aux avronnais pour y faire des fêtes . Dans les tuyauteries de 70 cm de diamètre , restées en place, les enfants se lançaient des défis pour les parcourir en rampant jusqu’à ce qu’ils appelaient la « chambre » qui était en fait un grand regard ou débouchaient les tuyauteries desquelles ils s’extrayaient au prix de contorsions multiples .On aperçoit cette « chambre » sur les cartes postales d’époque (voir celle-ci-dessus) … . Il n’y eut, fort heureusement , jamais d’accident . La carte postale ci contre est une vue du « vieux bassin » tel qu’il est demeuré durant des dizaines d’années Au début des années 1960 ce bassin fut comblé de terres et gravats par la Compagnie Générale des Eaux qui en était toujours propriétaire et le sol fut « réhaussé » au point de faire disparaître toutes traces de ce véritable « monument » qu’était ce bassin qui fit au début du 20ème siècle l’objet de très nombreuses cartes postales . On ne peut que regretter que ce témoignage d’un passé n’ait été aménagé et conservé en prolongement du parc qui a été crée dans les anciennes carrières. En 2005 un promoteur acheta le terrain et entreprit la construction de 18 maisons de ville . Les structures du Bassin/Réservoir, enfouies sous 4/5 mètres de remblais divers et variés, ont été maintenues en place …sous certaines des maisons élevées sur un terrain fait de remblais …ce qui n’est pas sans poser des problèmes de fissures . LE CHATEAU d’EAU Le château d’eau que l’on aperçoit des kilomètres à la ronde tel un phare guidant le visiteur, a été construit en béton armé comme l’église dont il est contemporain . Décidée en 1932 sa construction fut terminée en 1938 date à laquelle il fut mis en service . Il continue de recevoir par pompage les eaux de l’usine de traitement de Neuilly Sur Marne ( modernisée…) et alimente en eau potable sous pression , outre le Plateau d’Avron, une bonne partie des villes environnantes .
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